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Érudit, un savoir à cultiver… librement

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jvailhe

Premier diffuseur de ressources francophones en sciences humaines et sociales en Amérique du Nord, Érudit s’est refait une beauté en 2017. Fruit d’un travail d’un an et demi, cette refonte technique et visuelle offre de nouvelles fonctionnalités, auxquelles notre expert Python Morgan Aubert s’est fait un grand plaisir de contribuer.

En accès libre
Avant d’aborder cette refonte, revenons un petit peu en arrière. En 1998, les Presses de l’Université de Montréal lancent Érudit, plateforme de ressources pour les sciences humaines et sociales. Six ans plus tard, en 2004, elle bénéficie du soutien d’un consortium unissant l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Cette union renforce Érudit dans sa mission de diffuser en accès libre du contenu de haut niveau dans plus de 30 disciplines : des revues savantes et culturelles, des livres, des actes, des mémoires, des thèses ainsi que des rapports de recherche.

Ce volume conséquent de plus de 200 000 documents fait de la plateforme un acteur de référence pour la recherche francophone, contribuant au partage du savoir et encourageant par là même la publication scientifique en français sur le territoire nord-américain. En 2016, le compteur des consultations est monté 21 millions !

Par ailleurs, Érudit s’est engagé dès sa création envers l’utilisation des logiciels libres : son environnement de travail, son infrastructure et ses services reposent sur des logiciels libres. Directeur des technologies du consortium, Davin Baragiotta insiste sur le fait d’avoir «la capacité d’utiliser des technologies développées/maintenues par des tiers, d’y contribuer au besoin -comme on a pu le faire- et de mettre à disposition notre propre code en vue d’une réutilisation complète ou partielle par des tiers. C’est une culture technique de partage et de collaboration qui permet d’avoir une meilleure capacité de développement et de maintenance de nos TI. Aussi, d’un point de vue organisationnel, cette approche technique s’inscrit dans une culture plus large d’ouverture, de collaboration et de partenariat. Essentiellement, Érudit met en valeur des contenus scientifiques et culturels que l’on veut voir d’avantage diffusés en Open Access. »

Lors des travaux préliminaires de la refonte, le projet visait à doter Érudit d’une plateforme moderne qui permettra une évolution continue et une extension des fonctionnalités. Il s’agissait donc de réécrire la plateforme en Python/Django en remplacement de Cocoon/Drupal/WordPress, mais en gardant la même couverture fonctionnelle. C’est dans ce contexte que notre expert Morgan Aubert a travaillé en tant consultant développeur Python. Il y a fait du développement back end et front end, en utilisant le framework web Django, alors que les développements front end impliquaient Javascript et Sass.

Bonjour Morgan, quels ont été les défis techniques auxquels tu as confronté pour cette plateforme ?
L’un des principaux défis technologiques était lié au gros volume de données à importer, traiter, présenter et servir sur la plateforme. En effet, la plateforme Érudit met à disposition plus de 200 000 documents savants et culturels. Avant d’être visibles sur la plateforme Erudit.org, ces documents doivent être importés depuis différentes sources de données – ce qui implique plusieurs protocoles sous-jacents (par exemple Fedora Commons, un système de gestion de bibliothèques numériques, ou encore OAI-PMH, Open Archive Initiative Protocol for Metadata Harvesting, un protocole permettant l’échange de métadonnées provenant de sources diverses). Gérer un tel volume de document impliquait également d’anticiper les différents usages de la plateforme afin d’assurer une navigation fluide et performante pour les utilisateur d’ Erudit.org.

Il y avait également d’autres défis : assurer une certaine rétro-compatibilité entre l’ancienne plateforme et la nouvelle, qu’il s’agisse de redirections entres les anciennes URLs et les nouvelles, ou des techniques de conservation de l’indexation des documents Érudit dans Google et Google Scholar (https://scholar.google.ca/). Un autre défi consistait à permettre la collecte de métriques de consultations de documents en vue de produire des statistiques dans divers formats, et ainsi représenter ces statistiques de consultation de documents savants ou culturels avec des outils tel que COUNTER, ou des webservices, qui implémentent plusieurs normes de webservices liés à la récupération de données de consultation de documents savants ou culturels tel que Schemas for the Standardized Usage Statistics Harvesting Initiative (SUSHI).

Et quelle fut la partie de ton travail la plus intéressante ?
L’objectif de la plateforme Erudit.org s’inscrit dans une dynamique très vertueuse; le fait d’effectuer des travaux de conception et de développement sur la nouvelle version de cette plateforme était ainsi très valorisant. Outre les travaux liés à la mise en place de cette nouvelle application avec le cadriciel Django, l’un des aspects les plus intéressants de cette mission de plusieurs mois était lié aux spécificités mêmes de la plateforme : le fait de découvrir les spécificités techniques et exigences du milieu universitaire/bibliothécaire était particulièrement intéressant. Qu’il s’agisse de protocoles d’échange de métadonnées, de technologies de gestion de bibliothèques numériques ou de normes de présentation de citations, c’est un milieu qui vient avec son lot de problématiques techniques, d’enjeux technologiques… et de solutions libres. J’ai d’ailleurs été amené à réaliser plusieurs contributions lors de mon mandat, notamment dans le cadre de l’utilisation d’outils Python proposant des mécanismes d’interactions avec des technologies de gestion de bibliothèques numériques tels que eulfedora pour Fedora Commons .

Christophe Villemer, vice-président de Savoir-faire Linux, rebondit sur ces contributions : «en apportant notre expertise Python/Django à ce projet d’envergure, nous avons pu à la fois participer au développement d’un moteur de recherche important pour la communauté scientifique et offrir de nouvelles ressources à celle des technologies open source destinées à la gestion documentaire. Ce qui correspond parfaitement à la philosophie de notre entreprise».


Une version bêta

Complété à l’interne, le nouvel Érudit est encore en version bêta, et au cours de l’année de nouvelles fonctionnalités seront graduellement intégrées au site. Dans l’esprit des technologies ouvertes, vous pouvez contribuer à l’amélioration de la plateforme en signalant tout bogue à l’adresse bogue@erudit.org, et vous pouvez aller consulter le projet sur github, où Érudit a même son propre dépôt.

En attendant ces améliorations, libre à vous d’aller consulter la plateforme de recherches et trouver une multitude de ressources sur le logiciel libre, entre les thèses, les mémoires de maîtrise, les articles de revue savante ou culturelle, vous aurez l’embarras du choix…


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